Histoire

   L'origine du mot caricature vient du latin "CARICARE", charger. La caricature a plut�t mauvaise r�putation, parce qu'elle charge. C'est l'art de d�former une image pour en faire un tableau plus authentique.
  Le Larousse d�finit la caricature comme "la d�formation grotesque d'une personne, par exag�ration voulue, dans une intention satirique, des traits caract�ristiques du visage ou des proportions du corps". Exag�rer, d�figurer, accuser sont, semble-t-il, les fonctions de base de la caricature.
   Les premiers dessins qui ressemblent � des caricatures datent de l'�poque n�olithique. Il s'agit parfois de dessins de sorcier affubl� d'une d�pouille animale, provenant de diverses b�tes d'allure dr�le, qui provoquent le rire. Peut-on les consid�rer comme premi�res caricatures? Quel �tait le but de l'homme qui dessinait? Difficile � savoir. Toujours est-il que l'homme n�olithique poursuivit cette tradition de dessin dr�le... De nombreux dessins sur des vases, des fresques, certaines figurines d'argile sont parfois d'excellents exemples de d�formation, d'exag�ration et de charge.
   Egyptiens, Ph�niciens, Grecs, Romains, ont laiss� parfois de multiples exemples de dessins satiriques. Les ruines de Pomp�i, du Palatin et d'Eph�se contiennent de nombreux exemples de bandes dessin�es ou taill�es dans la pierre. Dans la mythologie egyptienne le sphinx, lion androc�phale, ne devrions-nous pas lui accorder le status m�me de caricature? Le Moyen-Age �tait d�j� riche en dessins satiriques qui n'ont �t� reconnus comme tels qu'� une date r�cente. Ainsi � l'origine, la caricature �tait partout sous forme de peintures murales, dessins sur papyrus, sur c�ramiques, vitraux, dessins grav�s sur la pierre, sculptures sur bois, terre cuite, marbre, m�tal, miniatures, masques, etc... Ces objets n'�tant pas reproduits, ils n'avaient aucune possibilit� de diffusion.
   Le rire �tant un ph�nom�ne essentiellement humain, on peut supposer que l'art depuis ses origines, a mis au nombre de ses privil�ges celui de le provoquer. Et pourtant, le rire est aussi vieux que le monde. Ca�n �tait m�chant. Bien avant de tuer Abel, il se moquait de lui en faisant des grimaces qui avaient le don d'effrayer le cadet et d'�trangler de rire l'a�ner. Ca�n par exemple mimait son fr�re: la fa�on qu'avait Abel de tra�ner les pieds quand Eve l'appelait pour qu'il lui donne un coup de main. Ou cette fa�on de rentrer la t�te dans les �paules quand Adam le grondait. Bon observateur, Ca�n "attrapait" l'allure, la d�marche, les gestes de son fr�re. Il en exag�rait comiquement le mouvement et le rythme. Ca�n �tait un caricaturiste-n�. Ainsi imit�, sing�... Abel sentait le poids de la "charge"!
   Parmi les nombreux t�moignages de ce pouvoir, on retrouve l'un des plus anciens en Haute-Egypte, � Th�bes, o� les dessinateurs du temps avaient caricatur� leurs dieux assistant � un concert. Au long des si�cles l'apport de la Renaissance italienne et de L�onard de Vinci (1452-1519) en particulier, est primordial dans l'apparition et le d�veloppement de la caricature proprement dite. L'importance fondamentale accord�e � l'homme, la recherche des proportions id�ales du coprs humain, l'�volution des concepts philosophiques qui n'assimilent plus le beau au bien et le laid au mal, comme durant les si�cles pr�c�dents, tous ces �l�ments ont contribu� � renouveler le concept avec lequel on aborde l'�tude de la figure humaine. Tout le monde s'accorde cependant � ne pas rattacher directement les nombreuses �tudes des "T�tes grotesques" de L�onard de Vinci � la caricature proprement dite: celle-ci, en effet, ne deviendra un v�ritable language graphique que pr�s d'un si�cle plus tard. Il va sans dire, cependant, que les dessins de l'auteur de la Joconde en ont largement facilit� l'�closion, et ses carnets de croquis ont souvent �t� qualifi�s de caricatures.
   Homme de la Renaissance, L�onard - tout comme Michel-Ange et D�rer - en vient forc�ment, lorsqu'il �tudie la figure humaine, � envisager celle-ci, non seulement dans la beaut� de ses proportions mais aussi dans le terme oppos�, c'est-�-dire dans la disproportion, la difformit�, le laid.
   D�s la fin du XVIe si�cle, Baldinucci esquisse une histoire de cet art difficile entre autres. Pour lui, "elle est une invention bizarre dont les habitants de Boulogne (Italie) nous apprennent qu'elle fut d�couverte par Annibal Carrache (n� en 1560, mort en 1609), peintre tr�s c�t� de son �poque. Baldinucci cependant en doute et il ajoute: "quoique je sache qu'elle �tait partiqu�e en Florence en 1480".
   Cet art, c'est bien connu, s'attache plus au d�faut qu'au caract�re d'un d�faut physique, comme aurait pu dire J�sus: "Qu'il ne soit pas caricatur� celui-l� qui est sans p�ch�".
   C'est avec les repr�sentations th��trales, les d�guisements de la f�te, les mascarades que le comique fait irruption dans les arts figuratifs. Jadis, c'�tait des raisons magiques, �thiques et religieuses qui poussaient les hommes � se cacher derri�re cet autre visage qui nous ressemble � tous, derri�re cet autre soi-m�me qu'est le d�guisement. "Mets ton masque et je te dirai qui tu es": dicton populaire. Le masque a-t-il �t� donn� � l'homme pour d�voiler sa pens�e?
   Le premier professionnel de l'histoire de la caricature est le Romain Pier-Leone Ghezzi(1674-1755). C'est la soci�t� cosmopolite de la Rome de son temps qu'il retrace, celle des aristocrates et des artistes. Son dessin se fait plus d�taill�, plus soucieux de pr�ciser la physionomie. C'est dans ce sens qu'�volue au XVIIIe si�cle la caricature, et l'art de Ghezzi a d� trouver un �cho international pour que William Hogarth (1697 - 1764) qui lui est presque contemporain, le cite parmi les ma�tres de la caricature, en m�me temps que L�onard de Vinci et Annibal Carrache.
   Apr�s Hogarth, qui avait transpos� la soci�t� en question dans un d�roulement d'images sans paroles, un groupe de grands caricaturistes, tous n�s vers le milieu du XVIIIe si�cle, parvient � porter la caricature sociale et politique � un rare degr� de libert� graphique.
   Cette fin de si�cle-l� voit aussi na�tre une des plus grandes expressions graphiques de tous les temps, celle de l'Espagnol Goya. Goya, dessinateur comique? Certes non. Mais �coutons Baudelaire: "Il unit � la gaiet�, � la jovialit�, � la satire espagnole du bon temps de Cervant�s, un esprit beaucoup plus moderne, ou du moins qui a �t� beaucoup plus recherch� dans les temps modernes". Avec Goya, l'art de la caricature s'ouvre sur le fantastique et le grotesque.
   A la R�volution de 1789 et gr�ce � l'essor du journalisme, la caricature politique avait pris de l'ampleur par son dessin violent et populaire propre � frapper l'imagination, en parall�le en l'occurence avec les grands caricaturistes anglais, dont l'ironie contre-r�volutionnaire s'est traduite dans le dessin de la mani�re la plus caract�ristique - et il en sera de m�me au moment de l'�pop�e napol�onienne. En France par contre, non seulement le pouvoir en place emp�che le dessin humoristique, mais on peut aussi penser que l'aura quasi mythique dont Napol�on avait su s'entourner �tait telle, que nul n'aurait accept� de gaiet� de cœur de le faire descendre de son pi�destal.





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