La caricature dans la presse

   L’imprimerie a ouvert ne nouveaux horizons à la caricature. Avec l'emploi de l'imprimerie dans la reproduction des dessins, le caricaturiste a trouvé le moyen de diffuser son message. Au début les techniques d'impression étaient très primitives. L'artiste préparait son dessin souvent sur bois qui s'usait rapidement. C'était la gravure sur bois. Le tirage était limité à quelques centaines d'exemplaires.
   La découverte de la lithographie (Senefelder 1796) a ouvert à la caricature la voie de la grande diffusion. Il s'agissait de la reproduction par l'impression des dessins tracés au moyen d'un encre spéciale, sur une pierre calcaire. Mais la médiocrité du papier obligeait alors le caricaturiste à opter pour le dessin au gros trait, plus aisé à reproduire.
   Si l'histoire de la caricature est celle de la conscience de la société, la caricature moderne est le produit de deux facteurs: la création de la grande presse et la reconnaissance de la liberté d'opinion. Les journaux satiriques illustrés furent créés grâce à la lithographie.
   C'est ainsi que le premier journal illustré a vu le jour en France le 4 novembre 1830, et s'appelait tout simplement "La Caricature". Il a été fondé par Charles Philippon, dessinateur, journaliste et éditeur... La grande vedette de cette revue est Honoré Daumier, connu surtout des gens de robes libanais, pour son recueil "Les gens de Justice". Peintre, lithographe et sculpteur français né à Marseille (1808 - 1879), il connaît la célebrité grâce à ses caricatures politiques et sociales.
   Puis il y a eu "Charivari" (1832). En Angleterre "Punch" (1841). En Allemagne "Fliegende Blatter" (1844). En Italie "Fischietto" (1847). En Autriche "Figaro" (1857). Aux Etats-Unis "Harper's Weekly" (1857).
   C'est en 1702, à Bucarest qu'Athanase III Dabbas, partiarche orthodoxe rallié à Rome, va s'adresser pour se procurer ce qui sera la première imprimerie arabe en orient. Installé à Alep, en 1706, elle publiera des livres religieux jusqu'à sa fermeture en 1711. Convertis au catholicisme, un groupe de Melkites quitte et se réfugie au Kesrouan. L'un d'eux, Abdallah Zaher, fonde en 1733, une imprimerie arabe au couvent Chwair où seront publiés des ouvrages religieux. Une imprimerie sera installée par l'Eglise orthodoxe en 1751, à Beyrouth.
   Un siècle plus tard en 1828, Mohamed Ali, le vice-roi d'Egypte va se servir de l'imprimerie pour créer le premier journal de langue arabe. Cet homme d'Etat a joué un rôle important dans la Renaissance arabe.
   Au cours du XIXe siècle, les imprimeries se succèdent. A Beyrouth: l'imprimerie américaine venant de Malte (1834), l'imprimerie catholique fondée par les Jésuites (1848), l'imprimerie de Khalil Khoury (1857), celle de Boutros et-Boustani (1867) et celle de Khalil Sarkis (1874). Au Caire, les Coptes créèrent leur propre imprimerie en 1860, alors que l'imprimerie de "la Vallée du Nil" verra le jour en 1866.
   Destinée au départ à renforcer l'influence de l'Eglise dans l'Orient musulman, utilisée par la suite pour soutenir l'influence occidentale, la typographie arabe va, en se généralisant, contribuer à la naissance de ce qui deviendra l'outil le plus hostile à cette influence: la presse.
   La caricature dans la presse arabe doit sa naissance grâce à l'Egyptien Yaacoub Ben Sannouh que l'on appelait le Molière d'Egypte et qui est considéré comme le père du théâtre égyptien. Il fonda le 21 mars 1877 le premier journal satirique arabe, "Abou Naddara Zarka". Il réussit à publier quinze numéros avant de se voir signifier l'order de quitter le pays, en 1878. Parti pour Paris, il ne tarda pas à y reprendre la publication de son journal. Ben Sannouh décida de ruser: grâce a sa connaissance de cinq langues, il publie une revue satirique française "Le Moustique", puis "L'Acchalino" en italien et de nouveau en français, "Le Bavard égyptien". Dans la foulée de "Abou Naddara Zarka", plusieurs revues satiriques virent le jour: "An Nass", "Al Hayawan", "Al Moufid", mais la plus drôle fût "Al Kachkoul" avec l'écrivain humoristique Hussein Chafic al Masri qui en fût la grande vedette.
   Après "Al Kachkoul" une nouvelle revue devait naître "Rose al Youssef" en octobre 1925. La comédienne Fatmé al Youssef, originaire de Tripoli (Liban Nord) et qui avait émigré à Alexandrie vingt-cinq ans auparavant, en était la propriétaire. Quelques années après s'être mariée avec le comédien Mohamed Abdel Koddouss, elle eut de lui un enfant, qui n'est autre que le grand journaliste et homme de lettres Ihsan Abdel Koddouss. Parmi les plus grands caricaturistes égyptiens on peut citer: Alexandre Saroukhan, Rakha, Abdel Samih, Salah Ghahine, Highazi, Bahjat Osman, Joumaa, Ihab, Georges Bahghouri, Mehieddine al Labbad, Mostapha Hussein, etc…
   En Syrie, l'apparition de la première revue satirique fut "Zahrak Balak" qui voit le jour le 2 avril 1909. Puis "Al Modhek al Mobki". Parmi les caricaturistes syriens on peut citer: Toufic Tarek, Ali Arnaout, Abdel Wahab Abou Sououd, Samir Kahalé, Ali Farzat, Hassan Edlébé, Yassine el Khalil, etc...

Parmi la nouvelle génération des caricaturistes arabes, on peut siter: Imad Hajjaj, Majed Rasmy, Abou Arafeh (Jordanie)... La Palestine a connu Naji el Ali, tué à Londres en Juillet 1987, pour ses dessins contestataires, Baha Boukhary, Omayya Geha, Nasser Jafary, Abdel Aziz Sadeq (Qatar), Rabee (Arabie Saoudite)... Au Golf: Hamed Ata, Youssef Abdel Laki.

La caricature au Liban

  Au Liban, après avoir demandé, et obtenu l'autorisation requise, Khalil Khoury publiait en 1858 "Hadikat al Akhbar". Son nom restera dans les annales pour avoir été celui du fondateur du premier journal au Liban. Après les évènements de 1860 entre Druzes et Maronites, ce journal fut chargé par l'Etat ottoman, dont il recevait des subventions, de calmer les esprits. Il devient alors semi-officiel jusqu'à la création, en 1865, du journal "Souriya", organe officiel de la province syrienne.
   C'est au début du siècle que des journaux aussi bien politiques que culturels, furent fondés par des écrivains célèbres: Béchara el Khoury "Al Barq", cheikh Ahmad Aref Zein "Al Arfan", Rachid Nakhlé "Ach-Chaeb"...
   L'autonomie dont jouissait le Mont-Liban sous la pretection de la France et de la Grande-Bretagne disparut en 1914 avec l'entrée en guerre de la Turkie aux côtés de l'Allemagne. Le pays fut alors directement soumis à l'autorité turque qui entreprit de faire la chasse aux nationalistes, notamment à ceux qui diffusaient leurs idées à travers les journaux.
   Cette nouvelle presse ne se distinguait de celle de la fin du siècle précédent que par un engagement politique de plus en plus revendicatif, ce qui allait coûter la vie à de nombreux journalistes, que les autorités occupantes dirigées par Jamal Pacha, exécutèrent sur la place publique en mai 1916 (place des Martyrs), pour "haute trahison". Parmi eux, on peut citer Said Fadel Akl, Cheikh Ahmad Tabbara, Adel Ghani Arayssi.






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